Justin, Justin, Justin, (via ce lien, on voit même que Wikipédia te reconnaît pour tes frasques plus que ton discours…)
Tout d’abord, je me permets de t’appeler par ton prénom car nous sommes de la même génération. Tu aimerais peut-être que je t’appelle « l’Honorable » mais pour l’instant, on s’en tiendra à Justin.
Comme tu le sais, tes déclarations des derniers mois ont fait que les média ont beaucoup parlé de toi. C’est sans doute le but visé car ta stratégie « Trudeau » est bien connue, surtout des Québécois de souche, depuis des décennies: frapper sur NOUS pour se faire apprécier du reste du Canada. Que tu fasses ta vie et développes ta carrière politique me va très bien; fonce selon tes convictions, c’est très louable.
Là où j’ai un problème, c’est lorsque tu prends ton arrogance génétique pour venir nous faire la morale sur la façon dont le « petit peuple » doit se comporter. Lorsque tu traites les unilingues de paresseux, j’ai de la misère avec ton approche. Justin, Justin, Justin… du haut de ton Outremont bien branché, n’as-tu jamais pensé que certains canadiens en région n’ont jamais eu à utiliser une deuxième langue dans leur vie ? Qu’ils n’ont peut-être pas, comme toi, de nombreux moments libres pour s’intéresser à une autre langue, une autre culture ? Que ces gens ne sont aucunement paresseux et travaillent plus que tu n’as sans doute jamais travaillé de ta vie ? Au fait, qu’est-ce que tu as fait dans la vie pour venir nous dire quoi faire de la nôtre ?
Que tu viennes frapper dans la cours des indépendantistes pour te faire du capital politique, ça me va; je dois avouer qu’ils sont des proies faciles ces temps-ci. Par contre, ta feuille de route ne te permet pas de venir dire aux autres quoi faire:
Prends sur toi Justin !… tu te mets toujours le pied dans la bouche et tout le reste de la classe politique en profite. N’as-tu jamais songé à avoir un relationniste qui te dit quoi dire ? Tu serais sans doute mieux compris. C’est beau de s’excuser le lendemain, ça donne de la visibilité. Mais un sage a déjà dit: « lorsque tu as à t’excuser, c’est que tu as agis sans réfléchir… »
Il y a une chose qui nous unit toi et moi (faut chercher!…). Je suis également de l’école qui croit que nos enfants réussiront mieux dans la vie et le contexte de marché mondial s’ils peuvent parler en anglais. Ma conjointe et moi mettons tous nos efforts à la maison pour qu’il en soit ainsi et cela demande de grands sacrifices car nos lois nous empêchent d’enseigner une langue seconde convenablement dans notre système d’éducation public. C’est là-dessus que tu devrais te battre, tu serais plus utile…
En terminant, je te souhaite tout le bonheur du monde avec ton nouveau bébé. De grâce, tiens-le loin de la politique car avec les Trudeau, c’est contraire au verre de lait : « Deux, c’est mieux trop ! » ne nous en mets pas un troisième dans les pattes, SVP.
Comme tu dois difficilement dormir ces temps-ci, je te joins ce lien qui t’aidera sûrement à trouver sommeil…
Dans l’attente de tes prochaines déclarations humoristiques…
Ce billet a été écrit par
le mercredi, 13 février, 2008 at 21:06 et est classé dans Actualités.
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14 février, 2008 at 9:48
Yves,
Tes commentaires à Justin sont certainement justifiés à bien des points de vue, mais il reste pas moins vrai que, comme tu le dis d’ailleurs, il deviendra impératif que nos jeunes apprennent
l’anglais s’ils veulent pouvoir échanger, réussir et évoluer dans un univers mondialisé…
Ce n’est surtout pas en isolant les québecois qu’on les rendra meilleurs. Il est bien louable de vouloir défendre le français, mais il faut d’abord qu’on y impose l’effort de l’enseigner et de l’apprendre correctement avant de se taper la gueule et c’est peut-être sur ce point-là que ton ami Justin n’a pas entièrement tort. N’en déplaise
à Victor Levy Beaulieu,l’histoire du monde nous enseigne qu’il est très difficile de légiférer sur les questions de langue et de religion car les humains s’expriment dans leur langue maternelle et croient selon leur convictions. On aura beau se battre, les lois ne changeront pas cette réalité et les individus ajusteront toujours leur discours
en fonction des besoins. Ainsi, il est donc clair
que le français sera de plus en plus et irréversiblement menacé avec le temps car les besoins de communiquer en Anglais s’intensifieront avec le temps. C’est précisément le besoin qui dissipera ce que ton ami Justin appelle « la paresse ». Comme tu le dis, les québécois ne sont pas plus bêtes ni paresseux que les autres citoyens. Si les Albertains ne parlent pas un traître mot de français, c’est qu’ils n’en ont simplement pas besoin! Doit-on pour autant les traiter de paresseux eux aussi? Justin les a-t-il oubliés?
Jacques
14 février, 2008 at 11:42
Cher Jacques, très honoré de voir ta plume légendaire dans les commentaires de mon blogue. Je suis d’accord avec tes points et, nos opinons mutuelles, souvent tranchées, vont dans le même sens. En ce qui concerne la citation de Justin, il a dit que les « Canadiens » unilingues sont paresseux, il a fait attention pour ne pas dire les « québécois ». Il apprend tranquillement !
14 février, 2008 at 13:17
Mon déménagement en Alberta m’a semblé une belle opportunité d’apprendre l’anglais. Bien au-delà qu’une opportunité, c’est une nécessité. En effet, pas un mot en français ici, à moins de rencontrer un autre québécois en exile. J’ai quand même eu le droit à quelques « Bonjou » et « merchi » et beaucoup de compréhension de la part des Albertains avec qui j’ai expérimenté mon très mauvais anglais! Par chance, ils sont d’une gentillesse incroyable. Ce n’est pas de la paresse dont j’ai fait preuve au Québec en ne parlant que le français, mais jamais je n’avais eu à dialoguer avec des anglophones dans mon petit village de 400 habitants… Au moins, j’ai eu des cours d’anglais au Québec, ce qui fait que j’avais une base pour me débrouiller. Ici (Calgary), je ne suis pas certaine que le français soit appris. En tout cas, je ne vois pas le résultat, même en parlant avec des docteurs, policiers et vendeurs. Une serveuse au restaurant m’a répondu en français (avec un accent terrible) : elle vient de Québec et est par ici depuis 3 ans… elle a déjà « perdu » son français, puisqu’elle n’a pas la chance de le parler. Le « petit peuple » ne se limite pas aux québécois!!
14 février, 2008 at 16:51
Chère Caroline, ton texte est véridique et ton expérience confirme ce que je pense: oui au bilinguisme mais encore faut-il avoir la chance de parler et utiliser la langue seconde.